Les Passe-Murailles en roue libre

Les Passe-Murailles en roue libre

Leur vie, le regard des valides

« Ce spectacle raconte leur vie au quotidien, le regard des valides sur eux. Ils portent des mots qu’ils ont choisis, livrés dans des ateliers d’écriture collective ou qui nous ont inspirés, Loïc et moi », *décrit Michèle Porcher. *« Ils sont partis d’une espèce de vie en noir et blanc avec l’idée d’aller vers un monde en couleurs, de se produire dans un festival européen à Versailles. On raconte ça dans la pièce, on raconte aussi qu’il faut trouver du pognon pour y aller, avec un casse raté au Casino de Bénodet. Il y a pas mal d’humour et d’émotion, d’énergie aussi », confie Loïc Toularastel.

Les Passe-Murailles prennent du plaisir à jouer. Cela se voit, cela s’entend en quelques minutes de répétition.* « Ça m’aide à être détendu, à penser à autre chose et on découvre d’autres moyens pour jouer la comédie »,* témoigne Stéphane.* « Ça me permet de voir et de vivre autre chose, de ne pas rester enfermée dans ma coquille, de m’exprimer autrement », *signifie Christine.

« On a fait du bon boulot pour montrer aux gens que même si on est handicapé, on est capable de jouer. Le théâtre, ça me permet de m’évader, d’oublier les soucis, je me sens vraiment intégré dans l’aventure », sourit Éric. André juge cette expérience* « très importante depuis quatre ans, d’un point de vue de l’ambiance, de la détente », tandis que Mathieu estime que « c’est important de s’exprimer, d’écrire aussi, des choses me viennent en jouant ».*

« C’est fabuleux ! »

Chansons, bande dessinée, théâtre d’ombres, expressions fortes puisées dans des textes réalistes… Comédiennes et comédiens donnent le sentiment de changer d’horizon. « Ils ont montré une envie de participer incroyable, pratiquement chaque semaine depuis quatre ans. C’est devenu le rendez-vous de la troupe, avec toute l’énergie qui va avec. Je vis cela avec un grand plaisir », indique Gaëlle, animatrice au foyer de Keraman.

Les Passe-Murailles en répétition, mercredi 17 octobre, à l’Atelier noir du Pôle culturel Max-Jacob. Avec un autre salarié, Gaël, et deux bénévoles, Fabrice et Nathalie, elle joue les anges gardiens sur scène.* « C’est fabuleux. Vous arrivez aux répétitions, vous voyez leurs sourires, leur motivation, vous oubliez vos soucis en entrant ici ! »,* émet Nathalie.* « C’est pas mal de s’inscrire dans la durée : quatre ans, ça n’est pas anodin. On a aussi été soutenu, deux fois, par le conseil départemental du Finistère, ce qui a permis ce compagnonnage avec la Cie Sucre d’OrgUe »,* commente Fabrice, ex-directeur du foyer.

On entend qu’ils progressent à chaque répétition. « Il y a intérêt qu’il y ait du résultat ! Si on veut du résultat positif, il faut que l’on donne une énergie de notre côté », s’exclame David

© Le Télégramme